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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/128

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vue superbe du mont Sainte-Hélène, d’où s’échappait une longue colonne de fumée épaisse. Je demeurai en cet endroit jusqu’au 15 avril, et je fis le portrait de Kisiose, chef des Indiens Cowlitz, petite tribu d’environ deux cents individus. Ces Indiens, à tête plate, parlent une langue analogue à celle des Chinooks. Ils me témoignèrent une grande bienveillance et je restai assez longtemps parmi eux. Le 5 avril, je me procurai des chevaux pour passer à Nasqually, sur le détroit de Puget, mais la pluie qui tomba toute la journée à torrents rendit la traversée des marais presque impraticable. Dans la soirée, nous campâmes près d’un petit village d’indiens Cowlitz qui furent pleins d’égards pour nous.

6 avril. — Nous passâmes la montagne de Boue. La boue est si profonde dans ce lieu que nous fûmes forcés de descendre de nos chevaux et de les tirer par le nez ; les pauvres bêtes en avaient jusqu’au ventre. Nous campâmes dans la prairie des Buttes. Elle est remarquable par les innombrables mamelons ronds qui, se touchant les uns les autres, couvrent la plaine comme autant d’hémisphères de dix à douze yards de circonférence sur quatre ou cinq pieds d’élévation. J’en creusai un, mais je n’y trouvai que des pierres isolées, quoique j’eusse fouillé à une profondeur de quatre ou cinq pieds.

7 avril. — Nous éprouvâmes quelque difficulté à traverser la rivière Nasqually, les pluies l’ayant fait déborder ; nous fûmes obligés de recourir au moyen ordinairement employé quand les canots viennent à manquer ; nous nous mîmes à nager en tenant la queue de nos chevaux et laissâmes flotter nos effets dans des corbeilles de peau. Au bout de deux heures environ,