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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

que le lendemain vers deux heures de l’après-midi, en atteignant le fort Victoria, dans l’île de Vancouver, après une traite de quatre-vingt-dix milles. Le fort Victoria est situé sur les bords d’une anse de l’île, longue d’environ sept milles et large d’un quart de mille ; elle forme un port sûr, commode et assez profond pour des vaisseaux de tout tonnage. Son nom indien est Esquimett, c’est-à-dire lieu propre à la récolte des camas ; de grandes quantités de ce légume croissent dans le voisinage. M. Finlaysan, qui commandait le fort, me donna une chambre confortable dont je fis mon quartier général pendant les deux mois que je passai parmi les Indiens du voisinage et le long des côtes environnantes.

Le sol de cette localité est bon et produit du froment en abondant La luzerne y prospère et on voit qu’elle y est venue de semences fortuites tombées de ballots de marchandises apportées d’Angleterre ; on en fait beaucoup de fourrage.

Les Indiens seuls connaissent l’intérieur de l’île : ils le représentent comme manquant d’eau en été ; ce qu’il y a de certain, c’est que l’eau saumâtre d’un puits creusé dans le fort ne rendait aucun service. De la côte, on découvre des rochers et des montagnes évidemment volcaniques ; les arbres sont grands, principalement les chênes et les pins. On pourrait y trouver le bois de construction d’un navire de quelque grandeur. L’établissement est important et deviendra probablement le dépôt général des affaires de la compagnie. Il emploie dix blancs et quarante Indiens à la construction de nouveaux magasins. Sur le côté opposé du port, en face du fort, les Indiens Clallums possèdent un village. Ils se vantent de pouvoir armer cinq cents