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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

sions dont il pouvait disposer. Je demeurai deux ou trois heures dans ce village dont je pris une vue. Je réussis aussi à obtenir qu’une très-belle femme, celle du second chef, posât pour moi. Elle avait la tête la plus plate que j’eusse encore vue dans ces parages. Nous nous dirigeâmes ensuite vers la côte méridionale du détroit, et nous campâmes.

8 mai. — Nous continuons à nous diriger en canot au sud du détroit, et nous campons sur un long banc de sable de trois ou quatre milles.

9 mai. — Nous fîmes un portage à travers le banc de sable, et vers le soir nous atteignîmes I-eh-nus, village Clallum ou fort. Il se compose d’une double rangée de forts poteaux de vingt pieds de hauteur en dehors et de cinq en dedans, sur un espace de cent cinquante pieds carrés. Un toit recouvrait cet espace qui était divisé en petits compartiments séparés pour l’usage exclusif de chaque famille. Deux cents individus de cette tribu occupaient le fort à l’époque de mon arrivée. Leur chef, Yates-sut-soot, me reçut avec beaucoup de cordialité. J’y restai trois jours, et toute la tribu me traita avec bonté. Yates-sut-soot appréhendait beaucoup une attaque des Indiens Macaws et croyant mon pouvoir et mon influence de magicien très-considérables, il me demanda avec empressement quel parti je prendrais dans le cas où ils viendraient. Je répondis que tant que lui et les siens me traiteraient bien, je serais leur ami.

Peu de temps avant mon arrivée, la tribu avait livré une grande bataille aux Macaws, et les Clallums avaient beaucoup souffert. Les Clallums avaient pris le corps d’une baleine que les Macaws avaient tuée. Le courant avait amené son corps au village des Clallums. Les Macaws avaient demandé une partie de la dépouille et la