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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

restitution de leurs lances, au nombre de quinze ou vingt qui étaient restées encore fixées dans la baleine ; les Clallums rejetèrent les deux demandes ; de là la guerre.

On prend à présent peu de baleines sur la côte, mais les Indiens adorent cette pêche, car ils font un grand cas de cette graisse, ils la coupent en lanières d’environ cinq pouces de largeur sur deux pieds de longueur et la mangent généralement avec du poisson sec.

La pêche de la baleine doit présenter un très-vif intérêt. Aussitôt qu’on aperçoit une baleine au large, les Indiens se précipitent dans leurs grands canots, dix ou douze par embarcation. Chaque canot est muni de grands sacs en peau de veau marin remplis d’air, pouvant contenir dix gallons ; une forte corde de huit ou neuf pieds de long retient à chaque sac un bout de lance à pointe recourbée en os ou en fer ; un manche de sept ou huit pieds de long sert à manier la lance. Une fois à portée, on harponne la baleine jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus plonger, en raison des sacs remplis d’air qui tiennent aux harpons ; on achève l’animal et on le remorque au rivage. La pêche conduit quelquefois le pêcheur à vingt ou trente milles au large, et ils dirigent leurs embarcations avec tant d’adresse, qu’il n’arrive presque jamais d’accident.

Peu de mois après la querelle au sujet de la baleine, le frère de Yellow-cum, principal chef des Macaws, se rendit au fort Victoria pour acheter des munitions et d’autres articles dont il avait besoin. À son retour, il fut attaqué par les Clallums qui le tuèrent avec un de ses hommes ; trois autres parvinrent à s’échapper et à gagner le cap Flattery où Yelow-cum résidait. Aussitôt qu’il apprit la mort de son frère, il équipa douze de