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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/145

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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

ses plus grands canots, y embarqua trente guerriers et fit une descente soudaine à I-eh-nus ; mais il s’aperçut bien vite qu’il y aurait pour lui peu de chance de succès tant que les Clallums resteraient dans leur clôture protégée par les troncs d’arbre, tandis que ses hommes étaient exposés sans aucun abri au feu meurtrier des assiégés. En conséquence, il envoya quelques-uns des siens à l’ouest du fort, avec ordre de mettre le feu à l’herbe et au bois ; l’incendie se communiqua rapidement aux constructions ; pendant ce temps, il veillait avec le reste de sa troupe pour rendre toute fuite impossible. Les Clallums se précipitèrent bientôt hors de leur enceinte et se dirigèrent avec leurs femmes et leurs enfants vers les montagnes. Yates-sut-soot et Yellow-cum combattirent avec un grand courage corps à corps et sans autres armes que leurs couteaux, jusqu’à ce qu’enfin la mêlée les sépara. Je vis un des Clallums qui avait été horriblement balafré dans ce combat en traversant toute la ligne des Macaws qui lui firent chacun une entaille au moment où il passait. Une partie seulement des constructions brûla ; Yellow-cum fit dix-huit prisonniers, c’était surtout des femmes ; il les réduisit en esclavage. À son retour chez lui, il mit huit têtes au bout des pieux et en orna la proue de ses canots. On porta ces têtes au village, et on les suspendit sur le devant des huttes des guerriers victorieux. Ces Indiens-là ne scalpent pas leurs ennemis.

Près du village s’élèvent de nombreux tombeaux d’aspect singulier, surmontés de divers compartiments dans lesquels les Indiens placent leurs offrandes pour les morts.

12 mai. — Nous partîmes avec l’intention de retourner à l’île Vancouver, mais le vent violent nous ramena