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les indiens de la baie d’hudson.

Si le vent s’était levé pendant que nous traversions cette contrée, nous aurions infailliblement été enterrés sous le sable.

Vers le soir, nous arrivâmes à un rocher, et dans une petite crevasse nous découvrîmes trois ou quatre litres d’eau, noire comme de l’encre, remplie d’insectes dégoûtants. Les chevaux en l’apercevant se précipitèrent dessus, et nous eûmes la plus grande peine à les en chasser, craignant qu’ils ne prissent tout pour eux. Après avoir satisfait notre soif, et filtré un chaudron de cette eau pour notre souper, nous laissâmes le reste à nos montures qui ne se firent pas prier et n’en laissèrent pas une goutte.

2 août. — Je sens en m’éveillant le matin quelque chose de frais et de gluant contre ma cuisse ; je rejette ma couverture et je vois une espèce de lézard, long de huit ou dix pouces, qui m’avait tenu compagnie toute la nuit. Je n’en éprouvai, du reste, aucun mal. Nous poursuivons notre route, et vers midi nous sortions de ces montagnes de sable. Le pays était encore aride et sablonneux, mais nous rencontrons quelques touffes d’herbes suffisantes pour les chevaux. D’immenses murs de rocs basaltiques coupaient le pays et nous empêchaient de suivre la route directe, c’est-à-dire celle que je m’étais tracée, car je n’en connaissais aucune. Ces interruptions augmentent nos fatigues. Je n’avais pas de boussole, et ce n’était qu’en comparant le soleil avec ma montre, et en fixant les yeux sur une colline éloignée, que je pouvais me guider ; nous souffrions toujours du manque d’eau et mon serviteur se décourageait.

3 août. — Après plusieurs heures de marche, nous tombâmes sur un immense ravin, ou lit de rivière des-