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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.



CHAPITRE XX.


6 août. — Nous longeons la rive pendant douze ou quinze milles, sous les berges de rochers qui s’élevaient à douze ou quinze cents pieds au-dessus de nos têtes. En quelques endroits, d’énormes masses surplombaient le passage, paraissant prêtes à tout écraser sous leur chute.

Mais devant nous se dresse un immense rocher perpendiculaire qui avance jusque dans la rivière. Comme l’eau était trop profonde et trop rapide pour nous permettre d’en tourner la base, nous tentons de gravir le rocher, malgré les pierres et les cailloux détachés qui glissaient sous nos pieds à chaque pas et roulaient avec fracas jusqu’en bas. Je conduis nos chevaux à trois cents pieds de hauteur environ, puis je m’arrête et envoie Donny en avant, à pied, pour chercher un chemin. Le cheval de bagages résistait à grand’peine. Mais voilà qu’un autre de nos chevaux, avec une sagacité extraordinaire, me dépasse, monte seul jusqu’à ce qu’il ait atteint son camarade surchargé, et, mettant son épaule sous un côté des fardeaux, l’aide ainsi à en soutenir le poids jusqu’au retour de l’homme. Ne pouvant continuer à monter, nous retournons sur nos pas ; pas de sentier praticable pour cette ascension ;