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Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/194

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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

Chacun des missionnaires a une hutte confortable dans une plaine fertile : ils paraissent y vivre fort heureux avec leurs femmes et leurs enfants.

On remarque dans le voisinage de nombreuses caches indiennes pleines de saumon desséché ; quoique laissées sans gardiens pendant des mois entiers, dans des endroits très-isolés, on les pille rarement. Je jouis pendant huit jours de la bonne hospitalité de mes hôtes, qui me conduisirent au Spokau-River et chez les Indiens du voisinage.

Les Indiens spokau forment une petite tribu qui diffère très-peu, au premier aspect, en langage ou en habitudes des Indiens de Colville. Tous paraissent aimer et respecter les missionnaires, mais je ne puis parler qu’avec grande mesure des conversions, car je connaissais trop imparfaitement leur langue pour les questionner. Cependant, aucune influence n’a pu transformer encore les Indiens en agriculteurs ; ils continuent leurs travaux de pêche et de chasse, et témoignent la plus grande horreur pour tout travail manuel.

Le 17 septembre je retournai à Colville.

Le village indien de Colville, à deux milles environ plus bas que le fort, domine la cascade de la Chaudière (Kettle-Falls). Ce sont les plus hautes chutes de la rivière Columbia. L’énorme masse d’eau qui tombe sur les rochers entassés les rend très-pittoresques. Les Indiens donnent à ces chutes le nom générique de Tum-Tum, qu’ils appliquent à toute chute d’eau. Les voyageurs les nomment « la Chaudière » ou Kettle-Falls, à cause des nombreux trous ronds creusés dans le roc vif par l’eau et les cailloux. Ces cailloux une fois pris dans les inégalités des rochers, sous la cascade, tournent