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les indiens de la baie d’hudson.

fermer hermétiquement jusqu’à leur retour à la santé.

Avant d’entrer dans la baie de Manetouawning, nous débarquâmes sur une des îles Spider, pour nous mettre à l’abri d’une pluie diluvienne ; nous n’y trouvâmes qu’une seule habitation. Une femme et ses deux enfants l’occupaient ; les hommes étaient à la pêche, principale occupation des Indiens en été ; car il y a peu de gibier ; on rencontre parfois un ours ou un daim, et, à de certains moments, des canards.

Manetouawning est situé à l’extrémité d’une baie de six milles de longueur, dans la grande île de Manetoulin, et à deux cent milles de Panetanguishene par la route que nous prîmes.

Le mot Manetouawning signifie « l’Esprit saint. » Ce village se compose de quarante ou cinquante maisons construites par le gouverneur de la province, pour les Indiens. Il y a là une mission, un agent indien, un médecin et un forgeron, tous payés par le gouvernement. Je trouvai près de deux mille Indiens, attendant l’arrivée du vaisseau chargé de leurs présents annuels, qui consistent en fusils, munitions, haches, marmites et autres objets à leur usage.

Le principal chef est Sigennok ; c’est un Indien vif et intelligent ; il est chargé de distribuer à la tribu la part qui lui revient des présents annuels. Il reçoit du gouvernement un salaire comme interprète. Ce salaire lui est donné par politique, car bien qu’inutile comme interprète, puisqu’il ignore l’anglais, son éloquence naturelle est telle qu’il exerce une grande influence sur la tribu ; c’est sans doute à la volubilité intarissable de sa langue qu’il doit son nom de (Merle). Le capitaine Anderson, maintenant surintendant des