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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.
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admettant que nous puissions nous sauver avec des snow-shoes ; il fallait donc un motif grave pour décider des hommes qui connaissent le pays à s’arrêter pour manger. La faim tranche la question. Après dîner, nous avons une double vigueur ; mais que de peines pour conduire les chevaux à travers les arbres couchés et enchevêtrés ! À la nuit close nous atteignons Grande-Traverse, où nous trouvons trois hommes envoyés à notre rencontre pour nous assister dans la conduite de nos soixante chevaux ; mais ceux-ci sont jusque-là sains et saufs.

5 novembre. — Le matin, c’est la rivière Atthatasca débordée. Une tempête de neige s’élève ; toutefois, nous traversons à gué le torrent rapide, malgré la neige qui nous fouette le visage avec une telle furie que nous ne pouvons distinguer la rive opposée. L’eau couvre presque le dos de nos chevaux, et ma valise, contenant dessins, curiosités, etc., etc., doit être portée par les hommes, sur leurs épaules, pour la maintenir hors de l’eau. C’est ensuite la Rouge’s prairie, et nous campons juste au même endroit que l’année précédente, à pareil jour.

6 novembre. — Le vent froid qui souffle nous oblige à côtoyer pendant sept ou huit milles un lac glacé : la neige nous coupe la figure. Nous avons si froid que nous ne pouvons rester à cheval et nous poussons nos chevaux devant nous. Ma barbe de deux ans me donne beaucoup d’ennui ; elle est lourde du poids de mon haleine gelée. Les glaçons bouchent même mes narines, et il me faut respirer par la bouche.

Heureusement je rencontre une maison indienne (indian lodge), je puis me raser ; de sorte que je con-