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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

devant le feu. Le 1er au soir, nous nous trouvâmes donc si bien que nous nous disposâmes à partir le lendemain pour Edmonton, que nous comptions atteindre en quatre jours.

2 décembre. — Partis le matin de bonne heure avec les raquettes à neige et peu de provisions, sachant que nous trouverions des lapins tout le long de la route. Nous traversâmes les bois épais et encombrés d’arbres tombés, ce qui retarda notre marche en la rendant fatigante ; mais nos forces renouvelées et la certitude d’un bon souper, en arrivant, nous permirent de faire une bonne journée. En campant le soir, on fit cuire les lapins tués sur le chemin ; il y en avait même plus qu’il ne fallait. Toute la soirée nous en vîmes qui couraient à dix pas de nous. Cette année ils étaient beaucoup plus nombreux que de coutume, et la forêt était remplie de pièges tendus par les Indiens ; nous aurions pu en profiter, mais nous ne crûmes pas devoir le faire, tant que nous avions nos fusils pour nous fournir. Ce sont des collets attachés à des branches flexibles qui se relèvent en suspendant le gibier hors de la portée des loups et des lynx qui abondent dans ces bois.

3, 4 et 5 décembre. — Notre route passe surtout à travers des forêts, mais le temps est agréable et nous avons des lapins en abondance, de sorte que la marche est une partie de plaisir.

Le 5 au soir, nous arrivons au fort Edmonton, où M. Harriett me donna une chambre pour moi, luxe que j’avais oublié depuis bien des mois. Edmonton devait être mon quartier d’hiver, et aucun endroit dans l’intérieur ne pouvait valoir celui-là. Les domestiques de la compagnie, avec leurs femmes et leurs enfants,