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LES INDIENS DE LA BAIE D’HUDSON.

suivis donne l’alarme ; ils s’enfuient au galop à notre grand désappointement. Nous attrapons le chien ; on lui attache les jambes et on le laisse sur la route jusqu’à notre retour. Trois milles plus loin, la neige est foulée dans toutes les directions ; nous remontons sur le rivage ; nous trouvons dans le voisinage une énorme bande de bisons : il y en avait au moins dix mille. Un chasseur indien se détache en avant pour en pousser quelques-uns de notre côté ; mais la neige était si épaisse que les bisons ne pouvaient ou ne voulaient pas courir plus loin ; ils finissent par s’arrêter tout à fait ; nous attachons alors nos chevaux, et nous nous avançons à pied vers eux, à la distance de quarante ou cinquante mètres ; arrivés là, nous tirons ; mais, chose étrange, ils ne cherchaient ni à fuir ni à nous attaquer. Il y avait dans le troupeau un énorme taureau, dont je voulais m’emparer pour avoir la peau de sa tête et la conserver. Je réussis à l’abattre, mais avant de pouvoir m’en approcher, je suis obligé de tuer les trois bisons qui l’entourent et que rien ne peut chasser de là. Sans mon désir, je me serais volontiers dispensé de cette boucherie, car la chair de taureau est généralement dédaignée. La chasse devenant assez ennuyeuse, par suite de la tranquillité extraordinaire des bisons, nous nous décidions à retourner au logis pour envoyer nos hommes chercher les carcasses ; mais avant d’arriver à la rivière, un vieux taureau s’arrête juste au milieu du chemin. M. Harriett fait feu dessus pour essayer de le chasser, mais il ne lui fait qu’une légère blessure, et l’animal se précipite avec fureur contre son agresseur ; M. Harriett n’échappe qu’en faisant sauter son cheval de côté et en s’éloignant au plus vite ; le taureau s’élance à sa poursuite. Nous de mettre alors