Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/36

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pansèrent ses blessures, par bonheur légères, et le soignèrent jusqu’à ce qu’il put rentrer chez lui. Kitchie-Ogi-Maw crut alors que le meilleur parti était de s’éloigner des établissements des blancs, et il observe encore cette précaution. »

Je trouvai des Indiens de la tribu de Winibago venus au camp en visite. Le mot Winibago signifie « eau sale. » On les distingue facilement des autres tribus, parce qu’ils ont l’habitude de s’arracher les sourcils.

Leur chef est Mauza-pau-Kan ou le « brave soldat » ; je restai avec lui trois semaines, et fus fort bien traité par les Manomanees.

Les Indiens n’eurent pas plutôt reçu leur argent, qu’il s’ensuivit une scène indescriptible ; des quantités de liqueurs, sortant on ne sait d’où, se répandirent dans le camp, et l’effet en fut immédiat. Il n’y avait pas un homme, une femme, ou un enfant assez âgé pour approcher le vase de ses lèvres, qui n’en avalât avec une avidité bestiale. Nous profitâmes avec joie de l’arrivée d’un petit steamer qui navigue sur le lac Winibago pour nous soustraire à ce spectacle dangereux et dégoûtant de chansons, de danses et de querelles ; descendus à un endroit nommé « Fond du lac, » nous y prîmes un chariot, gagnâmes le Sheboygan sur le lac Michigan, et de là un autre bateau nous amena à Buffalo, d’où je me rendis le 30 novembre à Toronto.

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