Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/40

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tinua jusqu’à la nuit du 23. Arrivés à Thunder-Point (rocher de douze ou treize cents pieds de hauteur), un ouragan éclata. Ce bloc gigantesque, illuminé par d’incessants éclairs, présentait un des plus imposants spectacles que j’aie jamais contemplés. Comme l’équipage ne se composait que de deux hommes, je me vis dans la nécessité d’aider à la manœuvre et de renoncer à tout repos.

Au jour levant, nous doublâmes ce cap dangereux, et ensuite l’île de El Royal, qui contient, dit-on, de grandes richesses minérales.

Nous jetâmes l’ancre près de l’embouchure de la rivière Kaministaqueah, puis nous remontâmes au fort Williams dans un petit canot. Ce fort, tant que dura la compagnie du nord-ouest, avait une importance considérable comme dépôt de tout le commerce des fourrures, etc., etc., etc. Il a perdu cette importance parce que les marchandises, qui prenaient jadis la route du lac Supérieur, passent maintenant par la baie d’Hudson, depuis que les deux compagnies se sont fusionnées ; il est cependant demeuré un point intéressant pour l’agriculture.

J’appris là, à mon grand désappointement, que la brigade avait remonté la rivière la veille. Je fus donc obligé de m’adresser à M. Mackenzie, le commandant du fort, pour obtenir un canot avec trois hommes, afin de rejoindre les embarcations avant qu’elles fussent parvenues au rapide de la montagne, à environ quarante milles. Une demi-heure après, grâce à la complaisance de M. Mackenzie, nous étions en route ; et, au bout de dix heures, nous rejoignons enfin les canots à trente-cinq milles de notre point de départ.