Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/42

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des squelettes à cause des privations qu’ils ont à subir.

Lançant de nouveau les embarcations, nous fîmes à peu près un mille, et passâmes un autre portage appelé Portage des hommes perdus, à cause de trois hommes qui se perdirent dans les bois avoisinants. Je faillis y trouver le même sort ; car, en montant aux chutes pour faire un dessin, je perdis mon chemin, et, si je n’avais pas déchargé mon pistolet, au bruit duquel répondit une décharge semblable, je n’aurais pas rejoint mes compagnons ; ils étaient déjà très-inquiets de mon sort.

Quelques milles plus haut, nous trouvâmes le portage de l’Épingle, ainsi nommé des rochers d’alentour, sur lesquels les hommes doivent porter les canots. Les rochers sont si pointus qu’ils coupent les pieds des porteurs, car habituellement ceux-ci n’ont pas de chaussures ou portent des mocassins très-légers. Nous passâmes en tout six portages en ce seul jour, savoir : l’Écarté, le portage de la Rose et le portage de l’Ile, plus ceux qui sont nommés, sur une distance de quarante-trois milles, et avec un courant si fort, même quand nous pouvions nous servir des canots, que les hommes avaient grand’peine à le remonter avec des gaffes.

Le 26 mai, nous fîmes vingt-six milles sur les portages suivants : portage du Recousu, portages du Couteau, de Bélanger, Mauvaise Décharge, Décharge de Tremblement, Décharge de Penet, portages du Maître, du Petit Chien, du Chien et du Grand Chien ; ce dernier offre une vue splendide de la rivière de Kaministaqueah, dont on aperçoit les méandres, aussi loin que les yeux peuvent aller, dans une des plus jolies vallées du monde.

Le portage du Grand Chien doit son nom à une tra-