Page:Paul Kane - Les Indiens de la baie d'Hudson.djvu/48

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William. Il y avait autour du fort un grand camp d’Indiens Salteaux : une foule d’entre eux vinrent le lendemain matin à l’établissement pour voir le grand médecin qui dessinait les Indiens, M. Lane leur ayant expliqué le but de mon voyage.

Je m’adressai au chef Waw-gas-kontz « le petit Rat, » pour faire son portrait ; mais il refusa, dans la crainte qu’il lui arrivât quelque chose ; cependant lorsque Jacaway « le Grand Parleur » eut laissé faire le sien, Waw-gas-kontz sembla honteux et me tourmenta, pour poser.

5 juin. — Quitté le fort à dix heures du matin ; la pluie continue toute la journée et nous oblige à camper à quatre heures de l’après-midi, après une route de trente milles.

6 juin. — Je remarque que les arbres de chaque côté de la rivière et une partie du lac des Bois pendant cent cinquante milles environ sont littéralement dépouillés de leur feuillage par des myriades de chenilles vertes qui n’ont laissé que les branches. On me dit que ce désastre s’étend encore à distance double, et donne au pays, en plein été, l’apparence de l’hiver.

Nous sommes contraints de déjeuner dans nos canots afin d’éviter que ces insectes, qui couvrent le sol, ne tombent des arbres dans notre nourriture. Nous rencontrons des Indiens, desquels nous achetons sept esturgeons magnifiques, pesant chacun de quarante à cinquante livres ; cela nous coûte une chemise de coton. Nous entrons dans le lac des Bois et nous campons sur une île de rochers magnifiques, après une marche de cinquante-trois milles.

7 juin. — Nous traversons le lac des Bois, long de