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de la Cave et Wabassemmung, en tout soixante-onze milles.

9 juin. — Nous passons la chute de Jacques, ainsi nommée d’un homme qui, mis au défi par un de ses compagnons, de lancer son canot sur une chute de quinze à vingt pieds, partit sans hésiter avec sa frêle enbarcation ; comme il doublait une petite île, il sauta, tandis que son compagnon attendait sur le rivage. Ainsi qu’on peut le penser, il fut mis en pièce et disparut. Nous campons le soir, après soixante milles, en faisant les portages suivants : Portage de l’Île, la Chute de Jacques, la Pointe des Bois, les Rochers Boules, la Chute de l’Esclave, cette dernière, la plus haute des chutes de la rivière Winnipeg. Au portage de la Barrière, les moustiques et les puces noires nous empêchent absolument de dormir.

10 juin. — Nous avons passé trois ou quatre rapides superbes aujourd’hui, les hommes montrant une grande habileté au milieu des dangers qui accompagnent toujours ces opérations. Nous avons fait environ soixante milles sur le Winnipeg par le Grand Rapide et ses six portages, chacun en vue l’un de l’autre, et long de cinq milles en tout ; on les nomme collectivement les six portages : premier et second portage du Bonnet le Grand Bonnet, les Petits Rochers et la Terre Blanche. Nous campons à deux milles au-dessous des rapides, vers cinq heures, plus tôt que d’habitude, à cause d’avaries survenues à nos canots. L’usage, dans ces pays, consiste à partir tous les matins entre trois et quatre heures et à continuer jusqu’à huit. On déjeune, et on marche jusqu’à une heure avant la nuit, pour donner aux hommes le temps de préparer le camp. Après chaque heure de marche, on accorde un repos de deux ou trois