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Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/38

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tures de coton, de laine, de lin et de soie. Si aucun fait ne survient qui modifie puissamment le courant actuel, on peut prévoir que dans un temps rapproché ce nombre sera à peu près doublé par le développement de plus en plus grand du travail mécanique.

Ce serait se faire une idée inexacte du travail des femmes dans les manufactures de croire qu’elles soient uniquement occupées dans les filatures ou les tissages. L’emploi de la main-d’œuvre féminine dans les ateliers industriels a pris de bien plus vastes proportions. La tendance de notre siècle est de concentrer toutes les opérations de la production dans des usines, des mécanismes plus ingénieux et plus puissants, et de produire, à la fois, de plus grandes quantités, à meilleur marché et en moins de temps. Il n’est guère d’industrie domestique qui ne soit gravement compromise par les progrès de la mécanique et de la va- peur. Il y a trente ans la grande industrie jouait déjà un rôle important dans la fabrication des étoffes, c’est-à-dire de la matière première des vêtements de l’homme ; mais on pouvait croire que son domaine s’arrêterait là ; aujourd’hui, la grande industrie poursuit sa tâche beaucoup plus loin ; elle ne se contente pas de filer, de tisser, d’apprêter les étoffes ; elle les coupe, les coud, les confectionne, si bien qu’elles sortent de l’usine toutes prêtes à servir aux besoins de la vie. Nous avons déjà signalé les progrès récents