Aller au contenu

Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

100 femmes à fabriquer des albums photographiques, des portefeuilles, des porte-monnaie.

Il ne faut pas croire que les industries textiles, les travaux légers de la main soient les seules branches ouvertes à l’activité des femmes dans notre siècle. À la faveur des progrès mécaniques, les femmes ont envahi beaucoup d’autres industries. Une enquête anglaise de 1843 nous fournit de très-intéressants détails sur l’emploi des femmes dans les usines où l’on travaille le fer. Les femmes y sont occupées en très-grand nombre, parfois à des travaux qui demandent une certaine force. Dans les manufactures de vis et d’écrous les femmes sont en majorité. L’enquête cite une manufacture de vis qui occupait 300 femmes contre 60 hommes. Le rapporteur va jusqu’à affirmer que les femmes figurent ordinairement dans ces usines pour 80 ou 90 pour 100 du personnel ouvrier. Elles y entrent quelquefois à l’âge de treize ans, plus généralement à seize. Les manufactures de boutons métalliques ne font pas une moindre part aux femmes. À Wolverhampton les femmes et les filles sont très-employées dans les manufactures de clous. Un industriel, déposant dans l’enquête de 1843, disait que les femmes font les clous tout aussi bien que les hommes et que quelques-unes sont merveilleusement douées pour ce travail (some of them have a remarquable gift this way). À Warrington, dans la manufacture d’épingles, l’on trouve plus de jeunes filles que de jeunes hommes, soit 180 filles contre