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Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/42

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obtenus dans l’une et dans l’autre sont du même ordre. Les transactions de la société anglaise pour l’avancement des sciences sociales nous apprennent qu’à Dublin il y avait, dès 1862, un assez grand nombre d’ateliers de couture mécanique, occupant de 200 à 300 femmes. À Paris, nous avons visité, il y a deux ans, la manufacture Godillot, où 1,200 femmes environ sont occupées aux machines à coudre à la vapeur, soit qu’elles les dirigent, soit qu’elles préparent ou achèvent l’ouvrage. D’autres maisons parisiennes se servent aussi de la vapeur pour la couture. L’ouvroir Demidoff (rue aux Ours) a des machines marchant à l’électricité. Bien d’autres perfectionnements mécaniques tendent à faire de la confection des vêtements une industrie manufacturière. Dans la maison Godillot, l’on voit une coupeuse métallique tailler automatiquement, en un clin d’œil, un énorme tas d’étoffes. La cordonnerie subit une révolution du même genre par l’invention des chaussures à vis. Il y a, à Dublin, 8 grands établissements de cordonnerie, qui emploient, dans les ateliers, près de 500 femmes, soit aux machines à vis, soit à la couture mécanique. Il en est de même de la sellerie, des équipements militaires, des fabriques de casquettes et de corsets. Il n’est pas jusqu’aux articles de Paris qui n’aient une tendance, par suite de l’extension de la machine à coudre, à se soumettre au régime du travail à l’atelier. L’on a signalé, à Dijon, l’usine de M. Maître, qui occupe 200 hommes et