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Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/47

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tait, en 1866, une population masculine de 19,014,079 individus contre une population féminine de 19,052,985[1]. Elle devient, au contraire, très-considérable dans certaines localités de la Grande-Bretagne. Il y a des villes, en Angleterre, où l’inégalité dans le nombre d’habitants des deux sexes saute aux yeux. Les villes manufacturières où se fabriquent la bonneterie et la dentelle comptent notablement plus de femmes que d’hommes. Au contraire, les villes adonnées aux travaux métallurgiques ont une population masculine qui dépasse de beaucoup la population féminine. Nottingham, par exemple, qui compte 100,000 habitants, a 10,000 femmes de plus que d’hommes, soit 55,000 habitants du sexe féminin contre 45,000 du sexe masculin. La proportion est renversée à Dudley, où l’on travaille le fer et où les hommes dépassent de beaucoup les femmes. L’inégalité est moins grande à Birmingham qui se livre principalement à la fabrication des métaux, et cependant l’on y compte encore 105 hommes contre 100 femmes[2]. Il y a des districts agricoles où l’on a pris l’habitude d’employer, en grandes masses, les femmes et les enfants aux travaux des champs, dans le système connu sous le nom d’agricultural gangs : la population féminine de ces districts l’emporte notablement sur la population masculine[3]. Telle est

  1. Annuaire de la statistique pour 1869, page 29.
  2. Transactions of the association for the promotion of social science, année 1868.
  3. Voir l’enquête sur l’organisation du travail agricole, connue