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Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/50

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lement ce sont des jeunes filles qui viennent amasser une dot. Elle a ajouté qu’elle ne connaît aucun ouvrage ayant rapport à cette question, qui ne fait que naître dans deux ou trois États du nord-est et qui est inconnue dans les autres. » Cette réponse, émanant d’un homme aussi consciencieux que distingué, nous surprit légèrement et nous déconcerta, Le tableau nous paraissait trop riant pour être d’une parfaite vérité. Nous savions, du reste, à combien d’illusions sont sujettes les personnes, même les plus éminentes, quand il s’agit du sort et de la condition de ces vies obscures sur lesquelles rien n’attire les yeux. D’autres informations ont légitimé nos doutes.

La question du travail des femmes existe en Amérique tout aussi bien qu’ailleurs. Ce n’est pas seulement dans la Nouvelle-Angleterre que les manufactures sont très-nombreuses, c’est aussi dans certains États du centre, comme l’Ohio et la Pensylvanie. Quant à l’État de New-York, s’il ne s’y trouve guère de filatures, il y a beaucoup de grands ateliers pour la confection, la fabrication des corsets, etc., qui y occupent en dehors de leur domicile des milliers d’ouvrières. Il existe aussi une littérature sur le travail des femmes en Amérique. En 1863 parut, à Boston, un livre intitulé : The employment of women, par Virginy Penny. Ce livre, comme tous ceux qui ont été publiés en Europe sur la même matière, est plein de lugubres peintures et de tristes révélations. Un ouvrage allemand plus récent, die Frauen Arbeit, par M. Daul,