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Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/49

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rale sur l’industrie manufacturière laisse trop de place aux conjectures, ni pour l’Allemagne où les renseignements précis font également défaut. Nous avons voulu nous rendre compte de l’état des choses aux États-Unis. Ne pouvant nous transporter nous-même dans cette contrée, nous avons prié un juriste distingué, qui y faisait un voyage pour recueillir des documents législatifs et se mettre en rapport avec la Société américaine des sciences sociales, de vouloir bien prendre et nous transmettre quelques informations au sujet du travail des femmes. Nous copions ici textuellement un passage de sa réponse qui ne manque pas d’intérêt : « J’ai parlé aux différentes personnes que j’ai vues du travail des femmes dans la classe ouvrière. Tout le monde m’a répondu que les femmes ne travaillent pas. Madame X… (la femme d’un des principaux membres de la Société américaine pour le progrès des sciences sociales), à qui je me suis adressé aussi, a beaucoup ri quand je lui ai posé cette question. Elle m’a dit que, heureusement, jusqu’ici les femmes de l’État de New-York ne travaillent que dans leur ménage ; qu’il y en a bien quelques-unes qui, à New-York, sont employées comme ouvrières hors de chez elles, mais que c’est tout à fait exceptionnel et qu’on ne peut dire quelle est leur condition, parce qu’il n’y a pas de classe ouvrière féminine ayant des habitudes régulières. Elle m’a dit que dans le Massachussets, il y a des manufactures où l’on emploie des femmes, mais que généra-