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Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/59

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jour où elle fut faite pour la première fois, et qu’à l’époque où M. Jules Simon la recueillit. Depuis ce temps, en effet, la main-d’œuvre des femmes s’est montrée envahissante dans la préparation de la soie. L’intervention plus fréquente et plus perfectionnée des machines dans diverses opérations de la fabrication a tendu à remplacer les bras des hommes par les bras des femmes, et même les bras des femmes par ceux de toutes jeunes filles. Il y a plusieurs opérations industrielles dans le travail de la soie, qui n’emploient guère que des adolescentes depuis l’âge de dix ans jusqu’à celui de vingt, et où l’on ne rencontre qu’exceptionnellement des femmes ayant passé vingt-cinq ans.

Dans son bel ouvrage sur la condition des ouvrières en soie, M. Louis Reybaud déclare ne s’être occupé que du tissage ; la production de la matière, c’est-à-dire l’élevage des vers, le dévidage des cocons, le moulinage et la filature appartenant plutôt à l’agriculture qu’à l’industrie proprement dite, et relevant des campagnes plus que des villes. Il ne faudrait pas prendre trop à la lettre cette distinction, qui avait autrefois plus de raison d’être qu’aujourd’hui. Plus nous marchons, plus ces diverses opérations se disposent sur un même plan et tendent à présenter une physionomie analogue. M. Louis Reybaud reconnaissait déjà, il y a dix ans, l’existence de ce mouvement et de cette tendance, quand il constatait pour les vers à soie « la transformation des éducations domestiques en cham-