Page:Paul Leroy-Beaulieu,Le travail des femmes au XIXe siècle,1873.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

brées industrielles. » Quelle que soit la production que l’on considère et à quelque échelon qu’on l’étudie, on est toujours sûr de voir à notre époque le travail manufacturier empiéter sur le travail domestique.

La fabrication de la soie est une de celles qui se sont le plus modifiées depuis dix ans, spécialement par le développement qu’a pris le régime des manufactures internats, à l’image des établissements de Jujurieux, de la Séauve et de Tarare, sur lesquels MM. Reybaud et Jules Simon ont déjà attiré l’attention. Ce système a reçu une extension inattendue. M. F. Monnier, maître des requêtes au conseil d’État, ancien secrétaire de la commission de l’Exposition universelle de 1867, nous donne dans un très-attachant travail les documents les plus précis sur la situation de ces établissements et des ouvrières qu’ils emploient. Il paraîtrait que près de 40,000 jeunes filles sont occupées par nos départements du Midi dans cette nouvelle sorte de manufactures. Nous réservons pour une autre partie de cet ouvrage l’examen de ce système au point de vue économique, moral et social. Nous nous contentons ici de recueillir les chiffres relatifs aux salaires.

D’après M. Monnier les salaires des ouvrières en soie auraient éprouvé depuis dix ans une hausse considérable, qu’on ne pourrait pas évaluer à moins


Reybaud, La Soie, page 8. De l’organisation du travail manuel des jeunes filles, par F. Monnier, 1869.