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Il faut y ajouter vivaziu iili 158 (= l’adv. VIVACIUS, voir au Commentaire), où l’on a pour ce son une troisième graphie : zi. Il est infiniment probable que ce son tour à tour représenté par ce, ci, zi était ts ou tch puisqu’il semble avoir résorbé l’s finale dans vivaziu. Je considère en effet l’u final de ce dernier comme une simple lettre muette et servant d’appui. Je prononce vivats ou vivatch. Brachia arm 39 est, selon toute vraisemblance, une graphie latine.

Mais de l’altération de C, G devant e, il y a encore d’autres preuves : ce sont : keminada 97 et intrange 54. En effet, si l’auteur n’a pas écrit ceminada, c’est qu’il s’est aperçu que cela donnerait une prononciation autre (ts, tch) et dans intrangeINTERANEA il a représenté par g (suivi d’e) le son palatal issu de l’E latin en hiatus.

T, D.

13. La finale -T’S donne z dans uuanz irhiner 118, ce qui nous prouve que dentes zendi 8, pedes foozi 34, claudus lamer 176, mutus tumper 177 sont des graphies latines.

P, B, F, V.

14. S’il fallait tenir compte de la majorité des exemples, on n’admettrait pas que dans la langue des Gloses, P et B médials fussent déjà devenus v. Mais comme nous y relevons déjà cavallus hros 63, auquel il faut joindre devrus deohproh 114 = TUBRUCOS, nous devons bien admettre que les autres exemples

caput haupit 2
capilli fahs 4
tundi meo capilli skir min fahs 17
stupa stupa 95
trapes capretta 107
capriuns rafuun 108

sont des mots où a été conservée l’orthographe traditionnelle et archaïque ou, tout au moins, qu’à l’époque de notre texte la langue était arrivée à cette étape intermédiaire entre b et v, qui est représentée par le b, v espagnol.

Scruua suu 81 = SCROFA peut s’interpréter de deux façons : scruua avec redoublement de l’u comme dans tal(a)uun et effacement de l’F médiale ou bien scruva avec changement de F en v (la sonore pour la sourde).

Pour V médial, cf. à AU tonique, § 8.