Page:Paul Marchot - Les Gloses de Cassel.djvu/50

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n’avoir pas retrouvés en réto-roman : mais il existe bel et bien, voy. ses représentants dans Gartner, Gram., § 78.

151 et 152. De apis siluuarias picherir folliu.

Dans le ms. écrit ici sur lignes suivies et non en colonnes, cela forme deux gloses : deapis. picherir. siluuarias. folliu. Séparées, elles n’ont évidemment aucun sens et il faut nécessairement les réunir en une seule, ce qui donne d’un côté la traduction allemande : « ruches pleines » et de l’autre de apis siluuarias. Ainsi reconstituée, la glose n’a pu cependant encore être expliquée définitivement. Voici, à cet égard, la solution que je propose, solution qui me paraît se recommander par une certaine vraisemblance :

1o D’abord il est tout-à-fait certain qu’il faut corriger, conformément à l’ingénieuse hypothèse de Diez, en de apis (= apes) alvarias = cellules, loges et, par extension, ruches d’abeilles. Alvarias représente le latin ALVEARIA. ALVEUS désigne déjà en latin une ruche : ital. alveo, m. sens. Ce qui est tout à fait décisif du reste, c’est que le mot se retrouve en rtr. moderne : ualêr, úalè (3 silbig), « Bienenstand », « Bienenhäuschen » (Carisch et Carigiet) = ALVEARIUM (aluêr, puis ualêr avec une métathèse).

2o Le pléonasme et l’interversion même qu’on trouve dans de apis alvarias sont aussi surprenants et doivent s’expliquer. Comme je crois l’avoir montré plus loin, au Texte critique, les Gloses, à mon avis, existèrent un certain temps dans le texte roman seul. C’est alors que fut ajoutée à celui-ci au dessus d’alvarias, une glose explicative de apis. Le traducteur, voyant donc écrit « ruches d’abeilles », ne traduisit pas simplement par « ruches », mais voulant éviter toute équivoque par « ruches pleines » (d’abeilles). Cette glose écrite sur deux colonnes comme suit :

de apis picherir
aluuarias folliu

fut prise par le scribe du ms. qui écrivait (à cet endroit) sur lignes continues pour deux gloses différentes, que, ne comprenant pas, il copia machinalement ainsi, en faisant une faute au second mot roman : deapis. picherir. siluuarias. folliu. À mon avis, le glose primitive était donc simplement alvarias « ruches » et de apis ne faisait pas primitivement partie du texte.

153. Flasca, Puticla

Rtr. flascha « Flasche » (Carigiet et Pallioppi). Carisch mentionne une forme fracla « Schoppen » qui suppose une métathèse *FASCLA.