Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/106

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il n’alla guère plus loin que son camarade et s’écria : Ramenez-moi au bord.

Jean de l’Ours se fit alors attacher avec des cordes, et prenant sa bonne canne ferrée, il leur dit de le laisser aller jusqu’au fond.

Là il vit une jeune fille qui pleurait en essuyant la vaisselle, et qui lui conseilla de remonter s’il tenait à la vie ; mais il répondit qu’il était résolu à poursuivre jusqu’au bout son aventure.

Il aperçut une grosse porte qu’il enfonça avec sa canne, et il entra dans une chambre qui était pleine de diablotins. Il les tua tous et pénétra dans une autre pièce où se trouvaient des bêtes féroces de toutes sortes, qu’il tua aussi à coups de canne.

Un peu plus loin il vit trois jeunes filles qui pleuraient ; il les consola de son mieux en leur assurant qu’il les délivrerait ou qu’il périrait. Elles lui dirent qu’il y avait dans le souterrain une bête féroce d’une grandeur épouvantable, qui seule pourrait les tirer de là et rompre leur enchantement, mais qu’il fallait qu’à chaque minute on lui donnât à manger un peu de viande. Elles ajoutèrent qu’elles avaient un baume qui faisait repousser la chair, et qu’ainsi il n’avait rien à craindre.

Jean de l’Ours trouva la grosse bête et monta sur son dos avec les trois princesses ; en remontant, elle se détournait souvent, et Jean de l’Ours