— Qui a tué cet homme ?
— C’est nous autres, messieurs, répondit le premier des compagnons.
— Et pourquoi ?
— C’est parce que nous le voulions, dit le second.
— Vous allez passer en justice, dirent les gendarmes.
— Sacrédié, c’est de tant mieux, s’écria le troisième des garçons qui était allé à Paris pour apprendre à parler.
M. J. Thuriault, à la page 222 de son livre intitulé : Étude sur le langage créole (Brest, Lefournier, 1874), a publié un conte en patois créole : Les habitants du Gros-Morne avant leur civilisation, plus long que celui-ci, mais dont la trame est exactement la même : il s’agit de nègres qui vont écouter des gens qui parlent le français, et qui apprennent chacun une phrase qui, appliquée maladroitement, les fait finalement aller en prison. Cf. aussi, n° XXXIV, des Contes populaires de la Haute-Bretagne.