Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/165

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— Hélas ! dit-elle, je n’en ai que trop sujet : mon confesseur m’a imposé une si dure pénitence que, rien qu’à y penser, j’en ai la chair de poule.

— Quelle qu’elle soit, répondit-il, je la ferai à votre place, si vous voulez me promettre de m’épouser.

— J’y consens, dit la fille. Prenez une peau de vache, et allez vous promener dans le cimetière auprès de la tombe qui est fraîchement creusée.

Le troisième galant arriva à son tour, peu après le départ de l’autre, et trouva la jeune fille tout en larmes.

— Qu’avez-vous ? lui dit-il.

— Ce que j’ai ! C’est une pénitence si dure, si dure, que je n’ose y penser.

— Dites-la-moi, et je la ferai à votre place, si vous voulez me promettre de vous marier avec moi.

— Il faut prendre une chaîne et une clochette, et vous mettre à passer et à repasser dans le sentier entre les tombes, puis aller sous le porche tremper votre doigt dans l’eau bénite.

Quand les trois garçons furent au cimetière, celui qui avait sur le dos une peau de vache crut voir un revenant sous le porche ; celui qui était enveloppé d’un drap pensa que le diable se promenait, et tous les deux étaient effrayés d’entendre le bruit de chaînes et de clochettes que