qui est plus fin que les autres, et c’est lui qui m’attrapera, si je ne me donne garde. » Il dit à son domestique :
— Nous allons faire un autre arrangement : tu resteras chez moi jusqu’à ce que tu entendes chanter le coucou ; et dès qu’il aura chanté, tu t’en iras.
On était alors en automne, et comme le seigneur voulait renvoyer son domestique, il dit à sa femme de monter dans un arbre pour chanter comme le coucou.
— Entends-tu le coucou ? dit son maître.
— Oui ; mais jamais je ne l’avais entendu si tôt chanter.
Il prit son fusil, tira sur l’arbre d’où partait le chant, et la femme tomba morte.
— Comment ! s’écria le seigneur, tu as tué ma femme ?
— Êtes-vous fâché maintenant ?
— Non, dit-il, mais va-t’en de chez moi.
Et il lui compta ses gages.
Le garçon alla retrouver ses frères, et tous les trois essayèrent de brûler les balais que leur mère leur avait donnés ; mais les balais ne brûlaient point.
(Conté à Saint-Cast en 1879 par Scolastique Durand, de Plévenon.)