Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cemment. Ici les apparences elles-mêmes peuvent être trompeuses, bien que les conteurs gallots ne tiennent pas, en général, autant que ceux d’autres pays, à placer le théâtre de leurs récits dans un endroit connu de leurs auditeurs. C’est ce qui me porte à considérer comme très-anciennement connus en Haute-Bretagne les contes, par exemple, des houles ou grottes des falaises au bord de la mer, groupe curieux et important entre tous.

Quant aux contes que l’on pourrait appeler sporadiques, parce qu’ils se retrouvent, avec de légères variantes, dans tous les coins de la France, dans tous les pays européens et même en dehors de l’Europe, il est, ce me semble, impossible à l’heure actuelle de dire à quelle époque ils ont été introduits dans les pays où on les raconte. Les guerres de la Révolution et de l’Empire, les Français prisonniers à l’étranger, les étrangers prisonniers en France, ont dû produire un échange de contes, et même aujourd’hui il y a encore importation et exportation journalière de récits par les soldats qui, au régiment, racontent les légendes de leur pays, puis en rapportent chez eux de nouvelles.

Une exploration scientifique faite au siècle dernier aurait vraisemblablement jeté là-dessus des lumières plus grandes que celles que nous pouvons découvrir à