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quet à son père en disant que c’était lui qui avait trouvé les plus belles fleurs.

— Il faut, dit le roi, attendre tes deux frères pour le savoir.

— C’est inutile, répondait le garçon ; c’est moi qui ai le plus beau bouquet.

— Va, dit le roi, à la recherche de tes frères.

Le roi, de son côté, se mit en route pour retrouver ses enfants, et il rencontra le cadet qui pleurait.

— Qu’as-tu, lui demanda-t-il, pour pleurer ainsi ?

— C’est que mon frère aîné a tué mon petit frère.

— Où l’a-t-il tué ?

— Dans la forêt d’Ardennes.

Il mena son père dans la forêt, et ils trouvèrent un petit os creux qui était en forme de sifflet. Le roi l’approcha de sa bouche, et l’os disait :

Mon frère m’a tué
Dans la forêt d’Ardennes.

Un prêtre passa par là, et le roi lui dit :

— Écoutez donc ce que dit ce petit os-là.

L’os disait :

O mon curé,
C’est mon frère aîné
Qui m’a tué dans la forêt d’Ardennes.