Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Réveillez-vous, cœurs endurcis ;
Vot’ cu païssera o les linceux,
Si vous n’v’lez pas nous donner d’s œu’s.

Si, malgré cette pressante admonestation, on ne donne rien aux chanteurs, avant de s’en aller, ils chantent ceci :

Le coucou est monté dans sa chambre,
Il a les caunes dans l’tripied,'
Et la tête dans les cendres.
Si vous ne voulez rien donner,
Ne nous faites pas attenre.
Mon camarade a fret ès pieds,
Et moi la cuisse m’y tremble !

Ceux qui ne veulent point donner d’œufs chantent le couplet suivant :

Mes pauv’s gas, v’êtes ben mal venus :
Nos chienn’s de poul’s n’ont point ponnu ;
Venez demain matin : not’ chien ponra ;
Ah ! mes pauv’ gas !

Alors les chanteurs répondent :

Si vous n’vouliez rien nous donner,
N’fallait pas nous laisser chanter ;
Un jour le cu vous pèlera.
Alleluia !

Je ne crois pas que l’on fasse actuellement beaucoup de nouvelles chansons à la campagne. On m’en a signalé cinq ou six qui passent pour avoir été composées par les gens du pays ; elles sont en général assez plates.