Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/80

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arriva à l’endroit où ses frères étaient arrêtés malgré eux ; ils l’appelèrent et firent tout ce qu’ils purent pour l’empêcher d’aller plus loin.

— Non, répondit-il, mon père a eu confiance en moi, et j’irai jusqu’où il faut pour trouver le Merle d’Or.

— Ah, bah ! disaient ses frères, tu ne réussiras pas plus que nous. Que le bonhomme meure s’il veut ; nous aurons son héritage.

Sur son chemin il rencontra un petit lièvre, qui s’arrêta pour le regarder et lui dit :

— Où vas-tu, mon ami ?

— Je n’en sais trop rien, répondit-il ; mon père est malade, et il faut que je lui rapporte le Merle d’Or pour le guérir. Il y a longtemps que je marche ; mais personne n’a pu m’indiquer l’endroit où il se trouve.

— Ah ! dit le lièvre, tu n’es pas au bout de ta course ; il te reste encore plus de sept cents lieues pour y arriver.

— Comment ferai-je pour parcourir une si longue route ?

— Monte sur mon dos, dit le petit lièvre, et je t’y conduirai.

Le jeune garçon obéit ; à chaque saut le petit lièvre faisait sept lieues, et ils ne tardèrent pas à arriver devant un château tout à fait grand et tout à fait beau.