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CONTÉ

les arts dans la main, » affirmait Monge. Et Berthollet ne craignait pas d’écrire que : « Conté est la colonne de l’expédition d’Égypte et l’âme de la colonie ».

La ville de Séez, auprès de laquelle il était né, a bien élevé, en 1852, une statue à N.-J. Conté, en gravant sur le piédestal les paroles de Napoléon Ier, ce qui n’empêche que, par une singulière fantaisie de la renommée, qui s’attache souvent aux petites choses, c’est l’inventeur seul des crayons qui est resté populaire et qui a tué le savant aux yeux de la postérité. Il est vrai, pour excuser cette dernière, que les crayons ont rendu beaucoup de services, ce qui expliquerait en quelque sorte l’inconsciente reconnaissance de la foule.

J’ai là, sous les yeux, une courte biographie que ses petits-fils, MM. Desvernay, qui vendent encore modestement les crayons de leur aïeul, dans la rue de Rivoli, lui ont consacrée il y a quelques années, et je crois que le plus simple est d’en tirer les extraits les plus saillants de la vie relativement si courte, et cependant si bien remplie, de Nicolas-Jacques Conté, né le 4 août 1755 ; avec ses étonnantes facultés, il arrivait juste à point pour jouer un rôle important et — ce qui vaut mieux — utile, dans cette fin si tourmentée du siècle dernier.