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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/281

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CONTÉ

gaz et vernis qu’il fut victime de la terrible explosion qui lui enleva l’œil gauche.

Vous croyez peut-être qu’à peine guéri physiquement, il est guéri de ses expériences ? Allons donc, Conté est né inventeur comme d’autres naissent épiciers ou sénateurs, comme dit la chanson. Il faut qu’il aille de l’avant, qu’il découvre, et ce sera là son éternel titre de gloire, son titre impérissable à notre reconnaissance, c’est qu’il faut qu’il découvre, dans l’intérêt même de la France ; c’est à croire que les époques héroïques font les âmes bien trempées, élèvent et purifient celles qui le sont déjà.

Aussi Conté restera-t-il comme le type de l’inventeur patriote — deux jolis mots que l’on est heureux de voir réunis ensemble et qui ne devraient jamais se trouver séparés. Malheureusement, le plus souvent, les inventeurs patriotes sont jetés au fond des cachots, comme Turpin, par des ministres fanatiques, qui sont les plats valets de l’Angleterre et de l’Allemagne.

Donc, à peine guéri, le voilà de nouveau sur la brèche, reprenant ses expériences. C’est alors que le Directoire le nomma chef de brigade d’infanterie, commandant les établissements aérostatiques.

C’est de Meudon que partirent les aérostats pour les armées de la République. L’Entrepre-