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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/241

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bles lectrices. Que si par hasard il s’en trouve une parmi elles aussi érudite que la toujours divine Sarah, ce dont je ne doute nullement, elle sera à coup sûr de mon avis, car enfin il n’y a pas que l’aile du poulet, il y a aussi celle du palais, d’un corps de bâtiment, ce qui est tout de même une figure un peu lourde et alors figure pour figure, il me semble que j’ai bien aussi, moi, le droit de dire : l’aile d’un obus, l’aile d’un boulet !

Et maintenant que cette intéressante question de philologie qui n’a pas besoin d’être comparée, est terminée, je reprends le fil de ma narration.

Après de longues recherches et une collaboration assidue de plusieurs années avec son grand constructeur — j’allais écrire constrictor — le jeune Empereur était arrivé à faire des découvertes, a mettre sur pieds des inventions tout à fait merveilleuses et que ma bonne foi et mon impartialité me font un devoir impérieux de qualifier de géniales, quoique germaniques.

C’est ainsi qu’il était arrivé à enfermer dans des obus en platine fin et naturellement d’un prix très élevé, des gaz hilarants à la puissance de 491 atmosphères, pour arriver, en temps de guerre, à faire mourir de rire les ennemis. Il avait encore inventé des obus renfermant des odeurs insupportables et celui dont il était le plus fier à juste titre et qu’il avait appelé très spirituellement l’indiscret était un obus rempli de poil à gratter, également comprimé et qui devait obliger une ville à se rendre immédiatement.