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produisit, à l’aide de l’air liquide, des froids de 180 degrés au-dessous de zéro, et, sous l’action de l’arc électrique, des températures de 3 000 degrés.

Les congressistes sont sortis littéralement émerveillés de ce laboratoire : ils y avaient vu le mercure assez fortement congelé pour être cloué sur une planchette de bois, l’alcool solidifié et le fer volatilisé au cours d’un essai de fabrication de diamant artificiel. »

Après m’avoir écouté attentivement l’un de mes aimables compagnons, directeur d’une grande feuille libérale de Liège, s’écria vivement :

— Oh, le diamant artificiel, voilà bien la pierre philosophale de la chimie moderne ! Alexandre Dumas prétendait en porter monté en épingle à sa cravate et des chimistes illustres, tels que M. Moissan, en ont trouvé plus d’une fois au fond de leur creuset.

Tout cela est vrai, tout cela est connu, archiconnu, mais ce qui est vraiment exaspérant, c’est que ces résultats sont toujours obtenus avec une part de hasard et d’imprévu tellement grande qu’il est impossible, en somme, d’obtenir des diamants artificiels d’une manière systématique et scientifique, régulièrement, méthodiquement, à volonté.

Et, dans l’espèce, toute question de prix de revient à part, l’on peut même ajouter que la méthode empirique elle-même fait défaut, puisque les résultats de l’expérience sont tout ce qu’il y a de plus incertains et de plus aléatoires.