Le pétrole à l’œil
On ne saura jamais le nombre exact des métiers inconnus et la quantité prodigieuse de moyens qui existent pour gagner malhonnètement sa vie.
C’est ainsi que dernièrement mon confrère Scaramouche en racontait une bien bonne en ces termes :
« Des malandrins, au nombre de huit, une bande, avaient eu l’idée ingénieuse de fabriquer une pince en acier, reproduisant la mâchoire d’un cheval. Munis de cet instrument, le soir, ils s’approchaient d’un attelage momentanément abandonné par son conducteur. Alors, tandis que l’un d’eux excitait, en le piquant, un des braves chevaux, le complice placé près de la tête de l’animal se mettait à pousser des cris de détresse ; les passants s’attroupaient.
Le malandrin montrait son bras préalablement serré dans la « machine à mordre ». On s’indignait, on voulait lyncher le conducteur accouru, on rossait le cheval.