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Finalement, procès-verbal était dressé et le propriétaire du cheval se voyait condamné à payer à la prétendue victime entre 200 et 500 francs de dommages intérêts.

Une compagnie d’assurances contre les accidents, surprise de voir tant de gens mordus par les chevaux, découvrit la fourberie ; elle fit une enquête, et l’enquête aboutit à la trouvaille de la machine à mordre, laquelle n’était point brevetée comme on peut le penser. Des mois de prison récompensèrent comme il convenait, l’imagination des inventeurs si ingénieusement habiles à se sinistrer ».

C’est l’un des mille métiers inconnus et malhonnêtes de Paris, mais qui malheureusement pour ceux qui le pratiquent, ne peut se faire que sur une petite échelle.

De tous temps on n’a pas aimé payer ses impôts, le fisc, la douane et encore moins l’octroi et c’est un axiome populaire vieux comme le monde que voler l’État ou la ville ce n’est pas voler.

Aussi on se doute bien que l’esprit inventif, que l’imagination des fraudeurs a toujours été en éveil du jour où l’on a élevé une muraille et qu’il a fallu payer quelque chose pour passer avec sa marchandise, de l’autre côté.

Que de légendes n’a-t-on pas enregistrées, augmentées, racontées et agrémentées dans cet ordre d’idées à Paris seulement, où les droits d’octroi sont terriblement élevés,