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souvent — ils furètent dans les archives, les vieux greniers du palais de la présidence et vendent à des industriels peu scrupuleux toutes les vieilles planches des gouvernements antérieurs depuis un demi-siècle, s’il y en avait depuis ce temps-là, et les dits industriels tirent de nouveau des vieilles émissions épuisées depuis 30, 40 ans à tire-larigot, tant que les bons collectionneurs-gobeurs et dévalisés, veulent bien marcher.

Puis un gouvernement de la République de Gérolstein intelligent s’entend toujours avec l’imprimerie, plus ou moins nationale, qui tire les timbres-poste ; les ouvriers typographes se trompent à propos de couleurs par rapport aux prix, renversent des chiffres, font des tête-bêche, tirent des diagonales en travers ou dentellent les timbres de travers pour les détacher.

Alors ça, c’est le fin du fin, ce sont des curiosités rares et les bons intermédiaires sont là pour partager avec les ministres et le Président et vendre toutes les soi-disant curiosités tératologiques de la philatélie des prix de plus en plus invraisemblables aux collectionneurs qui ressemblent si souvent à des imbéciles !

D’autres fois, ce sont des Colonies qui tirent des timbres-poste grands comme des cartes à jouer ou des mouchoirs de poche et, quand elles ont épuisé tous les moyens de vente et de surcharge énumérés plus haut, sauf celui du gouvernement provisoire, bien entendu, elles coupent leurs timbres-poste en deux, sous prétexte qu’il