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Mais tout cela me laisse indifférent. Ce qui m’émeut, c’est de voir ainsi nos femmes suggestionnées par leurs tailleurs ou couturières, car ces dernières en font autant pour suivre la mode.

Ce qui m’attriste surtout, c’est de voir comment nos femmes s’entêtent ainsi à nous ruiner bêtement, sans motif, par entêtement.

Je connais des femmes du monde qui se font ainsi voler leur porte-monnaie régulièrement une fois par semaine, d’autres qui se contraignent à le porter à la main et qui l’oublient ou le perdent partout et qui vous répondent avec mépris et colère quand vous avancez timidement qu’elles pourraient mettre leur poche de côté, comme nos mères :

— Pour qui me prenez-vous, Monsieur, et à quel monde appartenez-vous, bon Dieu ? C’est la mode, et je ne veux pas être ridicule !

À cela, rien à dire et voilà comment, tout en nous ruinant, nos femmes sont les actives auxiliaires des pickpockets.

Avouez que la femme est tout de même, — sauf le respect que je lui dois — un drôle de petit animal !