Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/88

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tout ailleurs, semblait fort naturelle à Naples, où l’on voit chaque matin des émeutes de ce genre. Après avoir bien cherché, nous trouvâmes des appartements à notre convenance sur le quai de Sainte-Lucie ; nous nous débarrassâmes des facchini avec beaucoup de peine, en leur payant le double de ce qui leur était dû. Quant aux gamins, les paroles ne produisant aucun effet, et l’argent ne faisant que les amorcer, il fallut en venir aux menaces pour repousser leurs offres de services. La bande se dissipa comme une ombre après le premier coup de pied qui fut administré au plus importun. L’intelligent et spirituel Stendhal disait que, pour faire le tour de l’Italie, on devait tenir toujours dans le creux de sa main une pièce de monnaie blanche ; il avait raison : mais à Naples, outre la pièce de monnaie, il faut encore tenir de l’autre main une canne qui sert à mettre fin aux conférences trop longues et aux marchés frauduleux. Cet argument de bois est d’une puissance irrésistible, parce qu’il est l’expression palpable de