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il en vint une quinzaine, se démenant comme des diables, qui s’emparèrent des malles comme de leur bien, en chargèrent une petite charrette, et se partagèrent le butin de manière à paraître occupés tous les quinze. La charrette roulait au galop, poussée par autant de mains qu’elle en pouvait contenir. Des éclaireurs voltigeaient à l’entour avec nos manteaux. Un autre allait devant en courrier, armé d’un fourreau de parapluie dont il frappait à tour de bras les gens qu’il rencontrait, pour les forcer à se ranger. Des gamins nous suivaient au pas de course, formant une arrière-garde hurlante et déguenillée. Nous portions apparemment écrit en grosses lettres sur le milieu du visage que nous venions à Naples pour la première fois, car auprès de nous d’autres voyageurs firent leur entrée sans éclat. Nous traversâmes ainsi triomphalement la place du Château, celle du Palais-Royal, et le quai du Géant, c’est-à-dire le quartier le plus beau et le plus peuplé de la ville. Cette marche triomphale, qui eût été ridicule par-