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va chercher de la fraîcheur et fuir les piqûres des zanzares. C’est là que les pigeons ramiers font leurs nids, dans les plus beaux sites du monde ; mais les trois quarts se dispersent au retour de l’hiver et ne rentrent pas à Naples. Ce renouvellement perpétuel amène dans les relations une promptitude et un laisser-aller agréables, suivis d’un oubli complet. On a passé en revue tant de visages nouveaux, tant d’amis se sont envolés, qu’on n’en sait plus le compte. S’il fallait se rappeler leurs noms et soupirer de leur absence, on n’en finirait pas ; il est mieux de donner raison au droit de présence et de tourner la page sur l’année passée.

Si les Napolitains avaient de grandes fortunes, ils ne les enfouiraient pas comme les Génois. Autant la noblesse de Gênes est sombre, renfermée, ennemie du plaisir et de la dé pense, autant celle de Naples est généreuse. Celui qui porte un nom historique le respecte trop pour affronter le reproche d’avarice. Ses aïeux allaient en voiture ; ils avaient un pa-