Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/112

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lais, une galerie de tableaux et un cuisinier. Il faut à leur petit-fils une voiture, et assez de tableaux pour qu’on puisse encore à la rigueur appeler cela une galerie. Le cuisinier n’aura rien à faire ; on l’enverra même à la trattoria chercher du macaroni pour le dîner de son maître ; mais au moins on n’aura pas dérogé. Si on donne un bal, on fera les choses plus noblement que le financier millionnaire, qui est né pour amasser de l’argent et non pour le dépenser. Le lendemain de la fête, on sera peut-être comme le Ravenswood de Walter Scott, livrant sa vie aux expédiens attendrissants du fidèle Caleb, quelquefois un peu soucieux sur l’oreiller, mais gai et ami du plaisir en public. Un homme riche qui ne rend point les dîners qu’on lui donne, qui n’a jamais la main à la poche en passant auprès d’un mendiant, et qui part pour la campagne la veille du 1" janvier, appellera cela de l’ostentation. S’il arrive au salon quelques minutes après le souper, qu’il remarque sur la table d’agate une assiette encore chaude,