Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/126

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Ce seigneur piémontais, malgré ses vingt-cinq ans, concentrait tout son enthousiasme sur l’article unique du macaroni. La douceur du climat, les quinze degrés de chaleur dont nous jouissions en février, la beauté du site, les merveilles de l’art, n’exerçaient sur lui aucune influence. Il ne faisait que maugréer Naples et les Napolitains, qu’il appelait des barbares ; mais il laissait partir les bateaux pour Constantinople, et ne pouvait se résoudre à s’embarquer. Dans les galeries de tableaux, il bâillait à se démettre la mâchoire, ou bien il ne cherchait que les nudités, qui prêtaient à ses grossières plaisanteries. Je ne pouvais rien admirer sans qu’il me citât une chose semblable et supérieure existant à Turin, si bien que nous l’avions surnommé : Da noi (chez nous, tout est plus beau). Il éclatait de rire et haussait les épaules en voyant danser la tarentelle. Le dernier des lazzaroni était plus civilisé que lui ; mais ce qui le mettait en fureur, c’était la mauvaise foi des hôteliers et des domestiques. Au demeurant, charmant