Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 120 —

se jeta sur le balcon à deux genoux, et pria le plus dévotement du monde.

Malgré le juste reproche qu’il avait à me faire de garder trop exactement mes clefs, ce domestique me servait avec tant de zèle et d’empressement, que j’étais touché de ses soins au point de m’imaginer qu’il avait de l’affection pour moi. Un beau jour, il disparut. Le patron d’auberge ne sut pas m’en donner de nouvelles. On ignorait ce qu’il était devenu, et je ne songeais plus à lui, lorsque je le vis dans la rue, courant comme un chevreuil devant une voiture de louage. Il avait trouvé à l’Hôtel de la Victoire un vieux Turc qui le payait plus cher que moi, et il m’avait à l’instant même supprimé de la surface du globe dans sa pensée. Il m’envoya pourtant un homme de mine patibulaire, dont je refusai les services. Il y a dans la domesticité une foule d’échelons que nous ne savons pas apprécier. Le facchino en chef a d’autres facchini en sous-ordre, qui sont eux-mêmes les patrons d’une troisième classe de facchini. Selon le