Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/142

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sulfureux soulevait des tourbillons de poussière. Les rues, habituellement si tumultueuses, ne résonnaient point au roulement des voitures et aux cris des hommes du peuple. Des poules qui se promenaient ordinairement dans les vastes escaliers de la maison, s’étaient rassemblées sous une table et se regardaient en silence, la tête basse et les plumes hérissées. La servante, au lieu de travailler, s’était assise sur un canapé, son balai à la main, dans une indolence stupide. Jusqu’alors, tous les dimanches, une vieille marchande de cierges, sa boutique étant fermée, ne manquait jamais de s’installer, après la messe, au bord du quai, à battre sur un tambour de basque le rhythme animé de la tarentelle ; les passants ne manquaient pas de s’attrouper ; des enfants commençaient la danse, et bientôt une bande nombreuse de pêcheurs et de jeunes filles, se rendant à l’appel, improvisaient un bal en plein air. Je comptais sur cette scène pour dissiper mon ennui : la vieille femme ne vint pas se mettre à son poste à l’heure accou-